Quartiers espagnols de Laâyoune, plongée dans le passé de la ville

A l’instar des pays villes des provinces du Sud du Royaume, Laâyoune respire au rythme de son histoire. Aujourd’hui, les traces des départs et des arrivées font la beauté de la ville et lui donnent un charme particulier, permettant d’établir une connexion entre son passé et son présent.

A ce jour, la ville conserve une partie de sa mémoire ancestrale qui s’illustre parfaitement dans les quartiers hérités de l’époque de la colonisation espagnole du sud Marocain. Surnommés Colmina Tardes, Colmina Bikha, Roitro ou encore Kharsito, ces quartiers constituent un héritage architectural que la ville a su préserver jalousement pendant une trentaine d’années, malgré les changements dans le mode de vie des Sahraouis.

Nichés au nord-ouest de Laâyoune, tous les chemins mènent aux quartiers espagnols, premiers noyau de la ville. Ces derniers se présentent à travers de petites maisons en forme de demi-cercle appelées dômes ou « Leqbibat » construites par l’architecte ibdérique Capitán Alonso Allustante.

Ces habitations trouvent leur origine au 19ème siècle plus précisément l’époque coloniale lorsque les espagnols ont essayé de créer des casernes militaires pour les soldats dans le Sud du Royaume. Elles se distinguent par leurs formes architecturales inédites. A part leur beauté extérieure, leur architecture à l’avantage de garder une température moyenne à l’intérieur des maisons tout au long de l’année et d’éviter l’ensablement.

En se baladant dans ces quartiers, on croirait que ces maisons sont étroites. Alors qu’en réalité, c’est tout à fait le contraire !  On y trouve de grandes chambres ainsi qu’un grand hall et certaines de ces maisons s’étendent sur une superficie de 150 mètres carrés.  

Restés intactes depuis le départ du dernier soldat espagnol, ces quartiers ont vu l’implantation de nouveaux quartiers inspirés, cette fois-ci, par l’architecture marocaine, donnant naissance à un tableau vivant où fusionnent tradition et modernité, passé et présent, philosophie marocaine et occidentale.

Aujourd’hui, les quartiers espagnols figurent parmi les bijoux incontournables de Laâyoune. Les visiteurs de la ville, qu’ils soient Marocains ou étrangers, ne ratent pas l’occasion de s’y rendre pour découvrir l’héritage espagnol. Ils sont particulièrement impressionnés par son style architectural singulier, résultant d’une symbiose avec l’environnement naturel et une réinterprétation du contexte socioculturel ou encore le développement de l’urbanisation rapide que connaît Laâyoune en si peu de temps.

Certains espagnols que ce soit des particuliers ou des anciens soldats viennent également dans ces quartiers pour se rafraîchir la mémoire en contemplant ces architectures qui conservent leurs souvenirs.

Si vous prévoyez un voyage à Laâyoune, vous découvrirez un lieu à architecture singulière qui vous mènera dans les pages de l’Histoire du Maroc. Une fois sur place, les quartiers sauront vous charmer avec leurs couleurs captivantes, le souffle maroc-espagnol qu’y règne ainsi que la mémoire vivante.

Le décor offert devient encore plus original une fois que vous remarquez la seule église de Laâyoune. La Cathédrale Saint-François d'Assise bâtie par les Espagnols lors de la période coloniale est aujourd’hui très fréquentée par les visiteurs, ainsi que par les chrétiens de différentes nationalités.  Laâyoune devient ainsi une terre de cohabitation non pas seulement des cultures et des civilisations mais aussi des religions, comme c’est le cas partout dans le Royaume.