Expédition au légendaire lac d’Ifni
Communication CNT
2 février 2024

Expédition au légendaire lac d’Ifni

Les petites ruelles escarpées du centre d’Imlil grouillent de monde. Cette agglomération rurale est très fréquentée durant l’été. Les petites cascades d’Imlil et de ses environs font le bonheur des touristes. Il faut s’aventurer au-delà des 2.000 mètres d’altitude pour aller à la découverte du légendaire lac d’Ifni.    

1er jour : Armed - Refuge Toubkal   

Dou D’mert, le rocher restaurant!  

Omar, dit «le limonadier», est sur notre route vers le refuge du Toubkal. Ce petit restaurateur a «apprivoisé» un rocher pour en faire son établissement. Modeste, certes, mais une vraie prouesse commerciale à 2.500 mètres d’altitude: une limonade coûte seulement 10 DH (environ un euro). Notre restaurateur s’est installé depuis plus d’une dizaine d’années dans ce coin connu sous le nom d’Adou D’mret. Littéralement «la pierre sous l’arbre».

Une vue imprenable sur Oued Aït Mizzan qui coule tranquillement vers Imlil et sa vallée. Attablé à une terrasse pittoresque, le voyageur pourra déguster lentilles, salades et tajines… En attendant d’être servis, des randonneurs scrutent les environs avec leurs jumelles en espérant apercevoir un mouflon à manchettes ou un aigle. 

Notre guide, Saïd Abeldi, trace la route avec des pas réguliers. La file indienne avance silencieusement, hypnotisée par l’éclat du soleil et les cimes qui nous entourent. Destination, le village d’Aghmed, avec ses 1.450 habitants. 

Deux heures de marche nous séparent de ce hameau perché sur les hauteurs de l’Atlas. Il est également accessible par véhicule. Des transporteurs de marchandises et de personnes nous dépassent. 

Petit réconfort en cours de chemin: un thé à la menthe chez l’habitant. Ce cérémonial ancestral est une manière de souhaiter la bienvenue aux étrangers. 

Nous reprenons les sentiers sinueux et rocailleux avant de faire une seconde halte. 

Déjeuner sous les arbres fruitiers. Aghmed et ses maisonnettes en pisé nous tendent leurs bras. C’est dans l’un de ses gîtes que nous passerons notre première nuit. 

Le ciel clair et étoilé laisse apercevoir l’ombre du Petit Prince. Ce voyage dans le Haut Atlas est un retour aux fondamentaux d’une vie simple et sereine.     

Pour ceux qui se dirigent vers le lac Ifni, la matinée s’annonce tranquille. Le temps de prendre son déjeuner et de s’acclimater davantage à l’altitude. Nous sommes à plus de 3.000 mètres. 

Il est temps de reprendre la route. Tizi Ouanoun est à la croisée des chemins. D’un côté, le sentier qui mène vers le Toubkal et ses 4.167 mètres, de l’autre, la route vers le légendaire Lac d’Ifni étalé sur 35 hectares. 

. 2e jour : Refuge de Toubkal - Lac d’Ifni  

Le refuge basé à 3.106 mètres d’altitude est une escale inévitable avant d’aller à l’assaut du mont Toubkal, le toit de l’Afrique du nord. Ce monument géologique culmine sur un massif qui s’étire sur plus de 700 km. 

Géographie et climat forment une alliance redoutable dans ces hauteurs. Soyez attentifs aux chutes de pierres provoquées par les chèvres qui gambadent dans les alentours. En période de chaleur, des reptiles viennent s’abreuver parfois dans les Oueds. Il est conseillé de maintenir une marche régulière pour arriver au refuge du Toubkal avant la tombée de la nuit.  

Seuls les alpinistes qui veulent faire l’ascension du Toubkal doivent se réveiller à 3h du matin. Simplement pour éviter l’encombrement de la voie qui mène au toit du Maghreb. 

Partir tôt, à l’assaut de la montagne, permet ensuite de profiter du lever du jour avec une vue imprenable sur la plaine du Haouz.  

Les porteurs avec leurs mulets nous ont précédés au lac d’Ifni pour y dresser les tentes et préparer le repas. Cinq heures de marche nous séparent de notre destination. 

De loin, le plus grand lac de montagne et le plus haut du Maroc à 2.295 m d’altitude, laissent pointer un bout de sa nappe bleue émeraude. Ses eaux d’une profondeur de 50 mètres miroitent dans un décor minéral de haute montagne. Les randonneurs en profiteront pour se rafraîchir. 

. 3e jour : Lac d’Ifni - Tizi’n Ouraine

À la rencontre du plus haut lac du Maroc


Le Lac d'Ifni est le plus grand lac de montagne et le plus haut du Maroc. Il est situé au cœur du Parc national du Toubkal à une altitude de 2.295 m. Ce chef-d’œuvre de la nature est niché au fond d'une vallée encerclée par le dôme d'Ifni et les montagnes du Haut Atlas, Toubkal et Ouanoukrim. Ses rives sont constituées de versants abrupts sauf à l'ouest où il est bordé par une vaste plaine caillouteuse, une formation géologique appelée ”glacis”. 

Deux routes pour accéder au lac; la première, à partir du village d’Imlil, à 70 km de Marrakech, le second trajet est accessible depuis Tarroudant, puis Tizin’Tichka-Aguim. Ce chemin est praticable pour les véhicules. Il est recommandé aux visiteurs qui ne peuvent pas trop marcher ou qui sont accompagnés par leurs enfants. 

Sur ces hauteurs, chaque pas est un hymne à la vie. La température change sans préavis. Le climat est tempéré de Juin à septembre. 

Après une nuit passée à la belle étoile, nous quittons le lac d’Ifni avec l’idée d’y revenir pour un plus long séjour. On se dirige vers Tizi’n Ouraine situé à 7 heures de marche.

Nous traversons le village d’Amssoujaght qui abrite deux Oueds, Tifnout et Tislday. Quelques lauriers tracent le lit des courants aux abords desquels les habitants cultivent amandiers et noyers. Les cultures en terrasses permettent d'augmenter la surface cultivable de ces reliefs escarpés. Cette technique agricole a également l’avantage de mieux conserver l'eau d’irrigation. Les cultures sont réparties sur des petites parcelles nécessitant un entretien permanent.

Le tourisme de montagne assure aussi une part de revenu à la population. Amssoujaght est un site stratégique pour les petits commerces. Le village est basé au centre de la route qui relie Tajdirte et le Lac d’Ifni. Nous passons la nuit à Tizi’n Ouraine en tutoyant le ciel. Ce village est à 3.109 mètres d’altitude.   

4e jour : Tizi’n Ouraine - Tachedirt 

Notre périple de cinq jours touche presque à sa fin. La région, comme tout le territoire marocain d’ailleurs, est parsemée d’une multitude d’oueds, comme celui d’Aouray. 

Hommes et bétails migrent durant la saison estivale vers Laâzib. 

C’est un patrimoine anthropologique ayant un rôle économique indéniable notamment pour les éleveurs. Ce type de site existe aussi dans les plaines, notamment atlantiques, et dans les régions pré-désertiques. 

Laâzib se situe généralement dans des hauteurs allant de 2.000 à 3.000 mètres d’altitude. Les habitants y construisent des cabanes en pierre et en terre appelées «Laâzbans». Ils y confinent leur approvisionnement tel que l’orge.   

Le col de Tizin’Likent est au sommet de Laâzib de Likent à 3. 615 mètres d’altitude. 

Les vallées d’Oauraine Likent et de Tachedirt s’étendent à perte de vue jusqu’à la petite agglomération d’Asni, basée en contrebas du Haut Atlas. 

Oued Imnane serpente la vallée de Tachedirt et son village. Des gîtes offrent leurs services aux randonneurs. Il est possible aussi de bivouaquer en été dans ces contrées. 

Nous sommes à la veille de notre dernière étape du circuit. Le corps sera beaucoup moins sollicité. Nous allons descendre vers Oukaïmden en passant ainsi de plus de  3.000 mètres d’altitude à 2.500 mètres. La marche prend un rythme moins sportif et plus favorable à la détente.

5e jour: Tachedirt - Oukaïmden 

Trois heures de marche entre Tachedirte et Oukaimden où se trouve la plus haute station de ski d’Afrique du nord. Durant la saison froide, ce circuit peut se terminer par une séance de ski. Le site offre aussi la possibilité de prendre un hammam (bain mauresque) ou un Spa dans les établissements ayant pignon sur rue.  

Le déjeuner est programmé à la station de ski Oukaïmden. Elle est très prisée par les familles et leurs enfants pendant les vacances scolaires. Elles y viennent pour s’initier aux sports d’hiver.   

Les aventuriers pourront explorer les collines d’Oukaïmden. À une heure de marche, l’une d’elles conserve de jolies pierres telles que l’agate et le gypse. 

La superbe vallée d’Asni et ses douars sont en face de nous. Les chemins muletiers, les douars à flanc de colline ou encore les bergers menant leurs troupeaux sont autant de paysages qui témoignent de la vie de tous les jours dans ces contrées où le temps semble s’arrêter.

Un spectacle d’Ahouach pour clôturer le circuit d’Aghmed à Oukaïmeden. Avec ses tambours et castagnettes, Ahouch plonge ses racines musicales au fin fond de l’Afrique. C’est également une forme de danse collective binaire. Elle est pratiquée dans les villages du Haut-Atlas et de l’Anti-Atlas notamment dans la région de Ouarzazate. 

Des feux de camp furent allumés au cœur de la piste. Les cimes nous entourent et les chants nous hypnotisent. L’appel du Haut Atlas est éternel.    

Durée : 5 jours

Niveau : 4/5

Point forts :

  • Les gravures rupestres de l’Oukaimedem.

  • L’ascension du plus haut sommet d’Afrique du Nord (4167 m), après en avoir fait le tour par de hauts cols d’altitude.

  • Une acclimatation progressive en altitude et en dénivelée.

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